Navigateur Firefox et vie privée : NOYB dépose une plainte contre Mozilla

Le 25 septembre 2024, NOYB (None Of Your Business), une organisation européenne de défense des droits numériques, a déposé une plainte devant la CNIL autrichienne contre Mozilla, l’entreprise qui exploite le célèbre navigateur Firefox.

Cette affaire, centrée sur la collecte des données personnelles par les navigateurs, rappelle l’importance croissante de la protection des données personnelles dans un monde de plus en plus numérique.

🟠 Qui sont NOYB et la CNIL autrichienne ?

NOYB, fondée par l’activiste autrichien Max Schrems, se bat pour la défense des droits numériques en Europe. L’organisation est connue pour ses nombreuses actions visant à faire respecter le RGPD.

De son côté, la Österreichische Datenschutzbehörde (DSB, l’équivalent de la CNIL en France ) est l’autorité nationale chargée de veiller à la conformité des entreprises avec les règles de protection des données personnelles.

Ensemble, NOYB et la CNIL autrichienne jouent un rôle clé dans la surveillance et la sanction des pratiques abusives liées aux données personnelles.

🟠 Les navigateurs et la collecte de données : quel danger ?

Les navigateurs web, comme Firefox, Chrome ou Edge, sont au cœur de l’expérience en ligne. Ils stockent les données sur les habitudes de navigation de leurs utilisateurs, leurs préférences, voire des informations sensibles comme les coordonnées ou les mots de passe. Si ces informations sont mal protégées, elles peuvent être exploitées à des fins publicitaires ou tomber entre de mauvaises mains.

Dans sa plainte, NOYB accuse Mozilla de collecter des données personnelles sans justification valable, violant ainsi plusieurs principes du RGPD., notamment celui de l’article 5 et de l’article 6.

l’Article 5 impose un principe de limitation des données : seules les informations strictement nécessaires doivent être collectées. Quant à l’article 6, il exige une licéité du traitement :, les données ne peuvent être collectées et utilisées que si l’utilisateur a donné son consentement ou si une autre base légale est applicable.

Dans le cas de Mozilla, NOYB soutient que cette société pourrait avoir récolté des informations excessives sur ses utilisateurs, sans leur consentement explicite, et sans poursuivre un intérêt légitime clair. Cela pose ainsi un problème de transparence et de consentement éclairé des utilisateurs, principes fondamentaux de la protection de la vie privée en ligne.

🟠 Quelles conséquences pour Mozilla ?

Si Mozilla est reconnue coupable de violations du RGPD, les conséquences pourraient être importantes. Le RGPD permet d’appliquer des amendes pouvant atteindre jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial, selon le montant le plus élevé.

 

Outre les sanctions financières, Mozilla pourrait également être contrainte de modifier ses pratiques en matière de collecte des données personnelles. Cela pourrait inclure une réduction du volume d’informations collectées ou une meilleure transparence vis-à-vis des utilisateurs.

🟠   Une affaires aux enjeux majeurs

A l’avenir, cette plainte pourrait avoir des répercussions considérables sur la façon dont les navigateurs web gèrent les données personnelles des utilisateurs. Elle soulève une question cruciale : les navigateurs respectent-ils suffisamment leur vie privée?

Les décisions à venir pourraient redéfinir les règles du jeu en matière de collecte et de gestion des données personnelles, et contraindre les entreprises exploitant des navigateurs à mieux protéger leurs utilisateurs. Une affaire à suivre de près pour quiconque navigue sur le web aujourd’hui.

Pour en savoir plus / sources :

 

À l’ère numérique, l’accès des mineurs aux contenus pour adultes, notamment pornographiques, est une problématique de plus en plus pressante. En réponse, l’ARCOM a établi en octobre 2024 un référentiel qui impose aux sites concernés de vérifier l’âge des utilisateurs. Ce dispositif, conçu pour protéger les jeunes tout en respectant la confidentialité des internautes adultes, soulève des défis pratiques et juridiques importants pour les professionnels du numérique, appelés à trouver un équilibre entre protection des mineurs et respect de l’expérience utilisateur.

Récemment, les administrateurs de la plateforme « Selkis online » ont été condamnés pour fraude et cybercriminalité, une affaire qui a révélé des pratiques de tromperie systématique envers leurs utilisateurs. La plateforme, sous des apparences légitimes, promettait des rendements financiers garantis, attirant ainsi des particuliers et des entreprises en quête de profits rapides. Cependant, les enquêtes ont mis en lumière un manque total de transparence dans la gestion des fonds, des informations mensongères sur les rendements, ainsi que des pratiques de falsification de données visant à abuser de la confiance des utilisateurs.

Le 4 octobre 2024, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu une décision cruciale concernant l’utilisation des données personnelles par Meta, société mère de Facebook, pour la publicité ciblée. Cet arrêt impose des restrictions sur la manière dont Meta collecte, traite et utilise les données de ses utilisateurs à des fins commerciales, créant un précédent pour la protection des données personnelles dans le secteur numérique.

L’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), issue de la fusion entre le CSA et l’HADOPI, a pour mission d’encadrer les contenus numériques et audiovisuels en France. Récemment, l’ARCOM a publié un rapport sur l’impact de l’Intelligence Artificielle (IA) dans les secteurs de la création artistique et de l’information. Ce bilan intervient à un moment clé où l’IA transforme profondément ces deux domaines, soulevant des questions éthiques et juridiques.