Cyberattaque chez Free : quand les données personnelles des abonnés deviennent une cible

Le 27 octobre 2024, Free, l’un des principaux opérateurs télécoms en France, a été frappé par une cyberattaque de grosse ampleur. Un pirate informatique a revendiqué le vol massif de données personnelles de millions d’abonnés et a diffusé un échantillon de coordonnées bancaires en guise de preuve. Cet acte, qualifié « d’avertissement », met en lumière les failles de sécurité des entreprises face à des cybermenaces toujours plus sophistiquées.

Dans un contexte où les données personnelles sont devenues un enjeu stratégique autant qu’une cible privilégiée des cybercriminels, cette affaire soulève des interrogations cruciales : les entreprises sont-elles prêtes à faire face à de telles attaques ? Et comment protéger les utilisateurs d’éventuelles conséquences dramatiques ?

🟠 1 – Une rançon fixée à 70 000 $ pour des données sensibles  

Le cybercriminel à l’origine de cette attaque a mis en vente sur le dark web des données volées appartenant aux abonnés de Free, exigeant une rançon de 70 000 dollars. Ces données incluent des informations personnelles sensibles telles que les noms, prénoms, adresses, et numéros de téléphone. Toutefois, Free a rapidement assuré que les données bancaires des clients, notamment les IBAN, n’étaient pas compromises.

Malgré ces déclarations, le pirate a diffusé, dans la nuit du 27 octobre 2024, un échantillon contenant 100 000 IBAN, affirmant qu’il détenait un total de 5,11 millions de coordonnées bancaires. Ce geste qualifié « d’avertissement » par le hacker, visait à démontrer la véracité de ses propos et à alerter les abonnés sur la potentielle circulation de leurs coordonnées bancaires.

🟠 2 – Impact sur les abonnés : une alerte à prendre au sérieux

La diffusion de cet échantillon de données soulève des inquiétudes majeures pour les abonnés de Free. Si les coordonnées bancaires venaient à être effectivement exploitées, les conséquences pourraient être graves, allant du vol d’identité aux fraudes financières.

Free, dans sa communication, a invité ses clients à une vigilance accrue. L’opérateur recommande notamment de surveiller de près leurs relevés bancaires et de signaler toute activité suspecte auprès de leur établissement financier.

🟠 3 – Cybersécurité : un enjeu critique pour les entreprises

Cette attaque met en lumière la nécessité pour les entreprises de renforcer leur système de protection des données. La cybercriminalité, en constante évolution, cible de plus en plus les organisations disposant de vastes bases de données personnelles. Dans le cas de Free, la divulgation de ces informations compromet non seulement la sécurité de ses abonnés, mais également la confiance des consommateurs envers l’entreprise.

Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose aux entreprises des obligations strictes en matière de protection des données personnelles. En cas de manquement, celles-ci s’exposent à des sanctions pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% de leur chiffre d’affaires annuel mondial. Il reste à voir si l’attaque subie par Free entraînera une enquête de la CNIL et d’éventuelles mesures correctives.

🟠 4 – Plutôt prévenir que guérir : le rôle des entreprises face aux cyberattaques.

Les entreprises doivent adopter une approche proactive pour contrer les cybermenaces. Cela inclut la mise en place de systèmes de sécurité robustes, la formation des employés aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité, et la réalisation régulière d’audits pour identifier les failles potentielles.

En parallèle, il est essentiel d’avoir un plan de réponse aux incidents permettant de limiter l’impact des cyberattaques et de rassurer rapidement les clients. Une communication transparente, comme celle adoptée par Free, joue un rôle clé dans la gestion des crises.

🟠 Conclusion

L’attaque subie par Free rappelle l’importance cruciale de la cybersécurité à une époque où les données personnelles représentent une véritable monnaie d’échange pour les cybercriminels. Les abonnés, quant à eux, doivent rester vigilants et prendre des mesures pour protéger leurs informations sensibles.

Pour les entreprises, cette affaire est un signal d’alarme : investir dans la protection des données et se conformer aux normes légales en vigueur ne sont plus seulement des obligations, mais une condition sine qua non pour préserver leur réputation et la confiance de leurs clients.

Pour en savoir plus / sources :

Le 25 mars 2025, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a lancé une consultation publique portant sur un projet de recommandation relatif à l’usage des données de localisation des véhicules connectés. À l’heure où les voitures deviennent de véritables « objets intelligents » capables de collecter, stocker et transmettre des données en temps réel, la question de la protection de la vie privée des conducteurs prend une toute nouvelle dimension. Cette initiative s’inscrit dans une volonté d’encadrer ces traitements, souvent massifs et invisibles pour l’usager, tout en assurant un équilibre entre innovation technologique et respect des droits fondamentaux.

Le 13 novembre 2024, la Défenseure des droits a publié un rapport alarmant sur l’utilisation croissante d’algorithmes au sein des services publics français. Ce document attire l’attention sur les dérives potentielles que pourrait engendrer l’automatisation des décisions administratives. Dans un contexte où les administrations se numérisent à grande vitesse, la question de la protection des droits fondamentaux face aux technologies d’intelligence artificielle devient importante.

Orange, a récemment été victime d’une cyberattaque ciblant sa filiale roumaine. Cette intrusion, confirmé par Orange le 24 février 2025, met en lumière la vulnérabilité persistante des systèmes d’information, même parmi les groupes les plus structurés, et rappelle l’importance d’un encadrement juridique renforcé en matière de cybersécurité.

La protection des données personnelles est au cœur des préoccupations des régulateurs et des citoyens. Récemment, la SNCF s’est retrouvée sous le feu des projecteurs en raison de sa pratique de collecte systématique de la civilité (Madame, Monsieur, âges etc.) de ses clients via son service en ligne SNCF Connect. Une affaire qui a conduit la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) à trancher sur la conformité de cette pratique au regard du RGPD.