Le 5 septembre 2024, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a infligé une amende de 800 000 euros à Cegedim Santé, un éditeur de logiciels spécialisé dans le secteur de la santé, pour avoir traité des données de santé sans autorisation. Cette décision souligne les défis majeurs liés à la sécurité des données dans le domaine de la santé, où les informations personnelles sont particulièrement sensibles.
🟠 Contexte de la condamnation
Cegedim Santé édite et vend des logiciels de gestion à près de 25 000 cabinets médicaux et 500 centres de santé. La CNIL a constaté que l’entreprise n’avait pas mis en œuvre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des données de santé, exposant ainsi des informations à des risques de fuites ou d’accès non autorisés. Elle a constaté une violation des principes de loyauté, licéité et transparence imposées par l’article 5.1.a du RGPD.
🟠 Les conséquences pour Cegedim Santé
La décision de condamner Cegedim Santé pourrait avoir des conséquences importantes tant sur un plan financier que sur sa réputation. Outre la sanction financière de 800 000 euros, l’entreprise pourrait également être confrontée à une perte de confiance de ses clients, qui sont des professionnels de santé soucieux de la sécurité et de la confidentialité des données de leurs patients.
Cette situation souligne l’importance pour les entreprises du secteur de la santé d’investir dans des solutions de sécurité solides et de développer une culture de la conformité au sein de leur organisation. Les conséquences d’une non-conformité au RGPD peuvent s’avérer bien plus coûteuses que l’investissement nécessaire pour garantir la sécurité des données.
🟠 Les enjeux de la protection des données dans le secteur de la santé : vers une meilleure conformité
La décision de la CNIL suscite des interrogations plus générales concernant la protection des données dans le domaine médical. Les données de santé sont parmi les informations les plus sensibles, et leur protection est essentielle pour préserver la vie privée des patients. En raison de la croissance des cybermenaces, il est essentiel que les développeurs de logiciels adoptent des mesures proactives afin de garantir la protection des données personnelles. Il est également essentiel de sensibiliser les employés, de mettre en place des politiques internes claires et d’évaluer régulièrement les risques associés aux donnés pour se conformer au RGPD. De plus, les entreprises doivent être prêtes à adapter leurs systèmes et processus pour répondre aux évolutions réglementaires et aux nouvelles menaces de cybersécurité.
🟠 Conclusion : une mise en garde pour le secteur de la santé
La condamnation de Cegedim Santé par la CNIL est un rappel puissant de l’importance de la conformité au RGPD, en particulier dans le secteur de la santé. Les entreprises doivent agir de manière responsable et investir dans la sécurité des données pour naviguer dans un environnement de plus en plus complexe tout en préservant la confiance de leurs utilisateurs.
Pour en savoir plus :
Dans un arrêt du 19 novembre 2024, la Cour d’appel de Rennes a rappelé avec force qu’un prestataire informatique est tenu à une obligation d’information et de conseil renforcée, en particulier lorsqu’il intervient sur un système complexe pour un client non-professionnel du secteur dans lequel le prestataire se dit spécialiste.
Dans un arrêt du 22 mai 2025, la deuxième chambre civile de la Cour de cassation s’est exprimée sur une question qu’elle n’avait encore jamais tranché, et qui divisait les Cours d’appel, celle de savoir si le délai de huit jours visé à l’article 857 du Code de procédure civile s’appliquait aux procédures introduites devant le Président du Tribunal de commerce en matière de rétractation d’ordonnance sur requête. Dans cette affaire, afin de tenter de justifier l’existence d’actes de concurrence déloyale, une requête sur le fondement de l’article 145 du Code de procédure civile avait été déposée devant le président du Tribunal de commerce, ce dernier ayant ensuite été saisi d’une demande de rétractation de l’ordonnance prononcée.
Le 23 avril 2025, la Commission européenne a en prononcé les premières sanctions au titre du Digital Markets Act (DMA). Deux géants américains du numérique, Apple et Meta, se voient infliger des amendes respectives de 500 millions d’euros et 200 millions d’euros pour manquements aux nouvelles obligations européennes de régulation des marchés numériques. Un signal fort adressé aux gatekeepers : l’ère du DMA est désormais entrée dans sa phase d’application concrète.
Dans un arrêt du 9 avril 2025, la Cour de cassation a apporté une précision importante sur le régime juridique applicable à l’exploitation des fichiers de journalisation informatiques (logs), et notamment aux adresses IP des salariés, dans le cadre d’une procédure disciplinaire. Une décision qui interpelle les employeurs : faut-il désormais obtenir le consentement du salarié pour pouvoir utiliser son adresse IP à des fins de contrôle ?