Nos données valent-elles de l’or ?

Dans un monde où chaque clic, chaque recherche et chaque interaction en ligne laisse une trace, la question de la valeur des données personnelles devient incontournable.

Les initiatives autour de la monétisation des données se multiplient : certaines entreprises proposent aux individus de « vendre » l’usage de leurs informations, tandis que des chercheurs et même des acteurs publics explorent ce modèle.

Mais que pensent réellement les citoyens de cette idée, et à quel prix seraient-ils prêts à céder une partie de leur vie numérique ?

🟠 Une pratique encadrée par le droit

Il est important de rappeler que, juridiquement, nous ne pouvons pas renoncer à nos droits fondamentaux sur nos données (comme le droit d’accès ou d’opposition). Ce qui peut être envisagé, en revanche, c’est la cession d’un droit d’usage limité.

En théorie, cela permettrait de créer un marché où chacun arbitre entre la valeur qu’il attribue à sa vie privée et la rémunération proposée.

🟠Les Français face à la monétisation

Un sondage mené fin 2024 par la CNIL révèle que 65 % des Français se disent prêts à vendre leurs données.

 Parmi eux, une majorité situe la valeur entre 10 et 30 euros par mois, tandis qu’une minorité exige plus de 200 euros.

À l’inverse, 35 % refusent catégoriquement de céder leurs informations, quel que soit le montant.

Ce rejet traduit une position de principe : pour certains, la vie privée n’a pas de prix.

🟠 Le calcul de la vie privée

La plupart des répondants évaluent les risques pour leur intimité face aux bénéfices financiers.

Plus les données sont sensibles ou concernent des proches, plus le prix demandé augmente.

Ce phénomène illustre ce que les économistes appellent le privacy calculus : un arbitrage rationnel entre protection et gain.

En pratique, la valeur moyenne de marché pourrait tourner autour de 40 euros par mois, mais ce chiffre reste théorique et dépend des contextes.

🟠 Entre marché et bien-être collectif

Même si l’idée d’un marché des données semble cohérente sur le plan économique, elle ne peut être généralisée sans conséquences sociales.

Une partie de la population considère la monétisation comme une atteinte intrinsèque au bien-être, indépendamment du prix.

Cette diversité de perceptions montre que la valeur des données ne se réduit pas à une simple transaction : elle touche à des enjeux éthiques, juridiques et sociétaux.

🟠 Conclusion : nos données ont une valeur économique mesurable, mais leur importance dépasse largement la question du prix. Elles incarnent notre identité numérique et posent un dilemme entre opportunité financière et respect de la vie privée

 

Pour en savoir plus / sources :

https://cnil.fr/fr/monetisation-des-donnees-personnelles-combien-valent-nos-donnees

 

 

 

 

Un an après avoir lancé une ambitieuse stratégie de démocratisation de l’intelligence artificielle (IA), le Barreau de Paris franchit une nouvelle étape décisive avec la publication de son premier Livre blanc dédié à cette technologie. Ce document, pensé comme un outil d’accompagnement pour les avocats, marque une volonté claire : intégrer l’IA dans la pratique juridique tout en respectant les exigences déontologiques et réglementaires.

Dans un contexte européen marqué par l’évolution constante des réglementations numériques, le Comité européen de la protection des données (CEPD) poursuit ses efforts pour garantir une meilleure transparence dans le traitement des données personnelles. Deux initiatives récentes illustrent cette dynamique : la publication de lignes directrices sur l’interaction entre le RGPD et le Digital Markets Act (DMA), et le lancement d’une action coordonnée sur la transparence en 2026.

Le 10 juillet 2025, la Commission européenne a publié la version finale du Code de bonnes pratiques pour l’intelligence artificielle à usage général (GPAI), marquant une nouvelle étape dans la régulation de l’intelligence artificielle en Europe. Ce Code, bien que volontaire, s’inscrit dans un contexte de montée en puissance du Règlement sur l’IA (AI Act), dont certaines dispositions, notamment celles concernant les GPAI, sont applicables depuis le 2 août 2025.

Le 3 septembre 2025, le Tribunal de l'Union Européenne a rejeté le recours d’un citoyen français (M. Philippe Latombe, député français et membre de la CNIL) visant à annuler la décision de la Commission européenne du 10 juillet 2023, établissant l’adéquation du nouveau cadre de transfert de données personnelles entre l’Union européenne et les États-Unis. Ce cadre, connu sous le nom de Data Privacy Framework (DPF), succède au Privacy Shield, invalidé en 2020 par la CJUE dans l’affaire Schrems II. Le DPF repose sur des engagements renforcés pris par les États-Unis en matière de protection des données, notamment via le décret présidentiel 14086, encadrant les activités de renseignement.