Le droit à l’effacement, souvent appelé « droit à l’oubli », est l’un des droits les plus emblématiques du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Pourtant, sa mise en œuvre effective reste encore inégale, voire lacunaire, au sein de nombreuses organisations.
C’est dans ce contexte que la CNIL, en coordination avec les autres autorités européennes de protection des données, a décidé d’intensifier les contrôles.
🟠 1 – Une action coordonnée au niveau européen
En mars 2025, la CNIL a annoncé le lancement d’une série de contrôles ciblés portant sur le droit à l’effacement des données personnelles. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une action coordonnée du Comité Européen de la Protection des Données (EDPB), qui rassemble les autorités nationales de l’ensemble de l’Espace économique européen.
L’objectif : renforcer l’application du RGPD et garantir que les citoyens puissent exercer pleinement leurs droits, en particulier celui de voir leurs données supprimées lorsqu’il n’existe plus de justification à leur conservation.
🟠 2 – Que veut dire droit à l’effacement ?
Prévu à l’article 17 du RGPD, le droit à l’effacement permet à toute personne concernée de demander à un responsable de traitement la suppression de ses données personnelles dans certaines situations, notamment :
- Lorsque les données ne sont plus nécessaires au regard des finalités initiales ;
- En cas de retrait du consentement ;
- En cas d’opposition légitime au traitement ;
- Lorsque les données ont été traitées de manière illicite ;
- Pour respecter une obligation légale.
Ce droit n’est pas absolu, et certaines exceptions sont prévues, notamment lorsque le traitement est nécessaire à l’exercice du droit à la liberté d’expression, à des fins d’archives ou pour la constatation, l’exercice ou la défense de droits en justice.
🟠 3 – Un signal fort envoyé aux organisations
Ce renforcement des contrôles s’inscrit dans une dynamique plus large de vigilance sur les droits des personnes. Après s’être longtemps concentrées sur les bases légales, les durées de conservation ou les transferts de données, les autorités européennes semblent désormais vouloir recentrer leur action sur les droits opérationnels, en particulier ceux qui restent les plus complexes à mettre en œuvre pour les responsables de traitement.
Les entreprises, associations ou collectivités sont ainsi invitées à réévaluer leurs procédures internes, à former leurs équipes à la gestion des demandes d’effacement et à vérifier l’efficacité technique des processus de suppression.
La CNIL précise que ces contrôles peuvent donner lieu à des mises en demeure, des injonctions ou des sanctions financières, mais aussi à la publication de recommandations destinées à harmoniser les bonnes pratiques au niveau européen.
🟠 Conclusion
Avec cette nouvelle campagne de contrôles, la CNIL et ses homologues européens rappellent que la protection des données ne saurait être une promesse théorique. Le droit à l’effacement, doit être pleinement opérationnel, rapide et conforme aux exigences du RGPD.
Les résultats de cette action coordonnée, attendus dans les prochains mois, pourraient donner lieu à des sanctions exemplaires mais aussi à de nouvelles recommandations visant à renforcer la transparence, la réactivité et l’efficacité des pratiques en matière de suppression des données.
Le Comité européen de la protection des données (CEPD) a récemment tenu une réunion importante, les 2 et 3 décembre 2025, pour discuter de l’avenir du cadre juridique européen en matière de protection des données. À l’ordre du jour figuraient l’adoption de nouvelles lignes directrices sur la création de comptes en ligne ainsi que des bonnes pratiques sur son fonctionnement.
La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a récemment prononcé une sanction de 1,5 million d’euros contre American Express Carte France. Cette décision illustre la vigilance accrue de l’autorité française en matière de protection des données personnelles et de respect du cadre légal sur les traceurs numériques.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) poursuit son action de contrôle sur le respect des droits numériques des citoyens. Le 20 novembre 2025, elle a infligé une amende de 750 000 euros à la société Les Publications Condé Nast, éditrice du magazine Vanity Fair en France, pour non-conformité aux règles relatives aux cookies. Cette décision illustre la vigilance accrue de l’autorité française face aux pratiques en ligne qui menacent la transparence et la protection des données personnelles.
La cybercriminalité n’est plus un sujet réservé aux experts en informatique, elle touche désormais chacun d’entre nous. Derrière ce terme se cachent des pratiques variées tels que : vols de données, piratages de comptes, escroqueries en ligne qui peuvent avoir des conséquences bien réelles sur notre vie quotidienne.